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10/03/2016

L'océan et les vagues

extrait du livre :

 

L’océan et les vagues

 

Essayons maintenant que nous arrivons quasiment à la fin de cet ouvrage de prendre un peu de hauteur, cherchons une image pouvant englober tout ce que nous avons croisé au cours de ces pages …

J’ai passé mon enfance au bord de l’eau, des étés à me baigner dans le lac d’Annecy et profiter du calme de cette vaste étendue dans un écrin montagneux. Difficile pour moi de passer des vacances loin de l’élément liquide, que ce soit la mer, l’océan ou les rivières. La Corse regroupant à elle seule quelques petits bijoux limpides, d’altitude ou du niveau zéro !

Nathalie avait parlé il y a plusieurs jours du calme du fond de l’océan, ce calme profond que l’on peut parfois sentir en soi, alors qu’en surface il peut y avoir les tempêtes, nos colères, nos joies, nos peines. Son image était en rapport avec l’individu, son calme intérieur au plus profond, inaltérable et les aléas de son égo en surface l’emmenant ici et là au gré de ses émotions, de ses conflits …

Une image à plus grande échelle, celle de l’humanité, est celle que l’on retrouve dans des écrits Bouddhistes ou Hindouistes, chaque être humain pouvant être une vague, unique par ses caractéristiques, et je peux vous confirmer en tant que surfeur que deux vagues ne se ressemblent jamais ! Ne pourrions-nous pas alors voir chaque individu représenté par son égo comme une de ces vagues, avec ses qualités propres, sa hauteur, sa forme, sa force …

En nous éloignant un petit peu plus, continuons d’observer cet océan d’individus, tous différents si nous sommes proches, alors qu’une uniformité commence à prendre forme si nous prenons encore un peu d’altitude … Bientôt nous ne verrons plus que des petites rides sur un océan bleuté, nous pourrons encore distinguer le sens des vagues, influencé par les vents. Ne pourrions-nous pas alors imaginer que le sens donné à toutes ces vagues serait une représentation de nos tendances, de nos croyances, sur une zone relative de l’océan, les vents, les pressions, les marées, influençant le sens des vagues, donnant une uniformité de déplacement à chacune.

Imaginez une de ces vagues voulant aller dans un autre sens, refusant le sens du vent, voilà vous avez une rebelle, je vous laisse imaginer la force qu’elle devra trouver pour aller à contrecourant ! C’est le souci lorsque l’on refuse notre société, cela demande une énergie colossale, et cela me fait repenser à mes luttes intérieures d’égo, cherchant un autre sens à la vie, mais toujours en surface ne l’oublions pas, porté par des idéaux à contre sens de la société. Cette énergie que j’ai pu dépenser parfois, pour une vérité du moment concernant l’écologie ou l’alimentation !

Nous vivons dans notre société avec ses codes, son passé, ses tendances, qu’elles soient d’ordre religieux, d’éducation ou d’enseignement. Tout cela uniformise la pensée, les croyances, donnant un sens, une direction à un peuple. Tout cela créant cette sécurité de l’égo, pas de surprise pour aucune de ces vagues, nous allons dans le même sens portés par les vents, tout est fluide et sans heurts…

Déplaçons notre regard un peu vers l’Est ou l’Ouest et nous verrons que les vagues changent de sens, influencées par cet anticyclone ou cette dépression. Laissons-nous imaginer que nous venons de changer de pays, les croyances ayant tout naturellement changé également. Comprenez alors toute la difficulté de ces vagues, formées par leur égo, avec leur direction propre et voulant influencer les autres à suivre le même mouvement à l’échelle planétaire. Vous avez l’image de notre monde, où toutes ces vagues cherchent leur sécurité, essayant d’obliger les autres à suivre leur direction, cherchant une uniformité imposée sur toute la surface alors que cela est totalement impossible !

C’est alors que nous comprenons en prenant un peu plus de hauteur, que nous ne formons qu’une grande étendue d’eau et une seule, nous sommes l’océan, tous unis, tous Un. Mais pour cela il faut mourir à nos égos, à nos croyances, nos sociétés, qui ont fait toute la belle diversité de chaque être humain, mais qui par la peur de mourir physiquement ou mentalement, ont  créé notre recherche de sécurité et la séparation de notre voisin, qui n’aurait jamais dû être.

Mourir à notre égo ne voulant pas dire le détruire, mais lui redonner sa juste place, celle de celui qui nous anime dans notre corps, dans nos rapports avec chacun, mais sans peur. Retrouver le fond de l’océan en chacun, cette connexion profonde, douce et calme, permettant à chaque vague de vivre son unicité dans un grand Tout.